Stratis TSIRKAS
et son époque, 1911-1980
1911
(23 juillet) Naissance au Caire de Ioannis Hadjiandrea, l'aîné des quatre enfants d'une famille grecque
issue de la diaspora dont une forte communauté était implantée en Égypte, formant donc la communauté
héllène d'Égypte, les Égyptiotes. Son père, Kostis, avait fui la Grèce pour éviter de servir dans l'armée
Turque ; sa mère, Perséphone Stamarati, était originaire de l'île de Chios que ses parents avaient
quitté pour Jérusalem suite au terrible tremblement de terre de 1881.
1927
Traduit Heine, Musset, Schiller et se fait remarquer en publiant une nouvelle, La Lune.
1928
Diplôme d'étude commerciale obtenu à l'École Ambétios ; il est employé dans la Banque nationale
d'Égypte pendant une année.
1929
À partir de cette date, il travaillera dans une usine d'égrenage de coton en Haute-Égypte pendant dix
ans, tout d'abord comme comptable puis comme directeur, années qui lui feront prendre conscience de la
misère des fellahs.
1930
Tsirkas écrit un roman qu'il détruit et dont ne subsiste qu'un passage publié en revue.
(Juillet) Il rencontre l'écrivain Constantin Cavafy.
Entre en contact avec le parti communiste.
1933
Mort de son père, tuberculeux ; Tsirkas doit subvenir aux besoins de sa famille.
1935
Fondation de la Ligue Pacifiste en Égypte à laquelle Tsirkas a activement collaboré.
1937
Mariage avec Antigone Kerasioti.
Voyage en Europe.
(juillet) Participe au Deuxième Congrès international des écrivains pour la
défense de la culture et contre le fascime à Paris. Suite à la mort de Federico
Garcia Lorca, il écrit avec le poète Langston Hugues Le Serment (manifeste
des écrivains pour la lutte contre la tyrannie) promu par Aragon et signé par
40 écrivains du monde entier.
Publie à Alexandrie Fellah, un recueil de poèmes.
Il adopte définitivement le pseudonyme de "Stratis Tsirkas" comme nom de
plume.
1938
Il publie le recueil Le Voyage lyrique dédié à sa femme.
1939
S. Tsirkas s'installe à Alexandrie où il prend la direction d'une tannerie jusqu'en 1963.
1942
Alors que les troupes allemandes de Rommel approche d'Alexandrie, le couple part pour la Palestine.
1943
Fondation de l'EAS (Ligue hellénique de Libération), qui deviendra l'EAM (Front de libération nationale),
dans laquelle Tsirkas s'implique également beaucoup.
1944
Tsirkas publie Gens bizarres et autres nouvelles.
Mutinerie de l'armée grecque réprimée par les britanniques,
ce qui touchera profondément et durablement
Tsirkas.
1946
Début de la Guerre civile grecque.
Il commence à prendre des notes pour Le Cercle.
Publie un recueil de poèmes.
1947
Publie un recueil de nouvelles, Avril est plus dur.
1949
Fin de la guerre civile en Grèce.
1950
Il se lie d'amitié avec l'écrivain Nikos Nikolaïdis.
1954
Tsirkas publie Le Sommeil du moissonneur (et autres nouvelles).
1955
Tsirkas commence ses travaux sur Cavafy.
1956
Suite à la crise du Canal de Suez, Tsirkas signe
l'Appel aux intellectuels d'Angleterre et de France.
1957
Publication de Nourredine Bomba et autres nouvelles
aux éditions Kédros (Athènes).
Naissance de son fils Kostis.
1958
Publication de l'essai Cavafy et son époque (éd. Kédros).
1959
Reçoit le prix d'Etat pour son essai sur Cavafy.
Il commence l'écriture du Cercle, premier volet des Cités à la dérive.
1961
Publication à Athènes du Cercle (éd. Kédros).
Eviction du parti communiste suite à la publication du Cercle.
Il commence l'écriture d'Ariane, second volet des Cités à la dérive.
(Octobre) Mort de sa mère.
1962
Publication à Athènes d'Ariane (éd. Kédros).
1963
S'installe à Athènes suite à la nationalisation de la tannerie dans laquelle il travaillait en Egypte.
1965
Publication de La Chauve-souris (éd. Kédros), troisième et dernier volet des Cités à la dérive.
Vacances d'été sur l'île de Skyros comme il sera de coutume tous les étés suivants.
Traduction du livre d'Anne Philipe, Le Temps d'un soupir.
1966
Signe les pétitions concernant l'affaire Siniavski-Daniel en Union soviétique
et contre les bombardements américains sur Hanoï.
Publication d'Au cap et autres nouvelles.
1967
Coup d'état des Colonels en Grèce : instauration d'une dictature (censure).
Les écrivains d'opposition choisissent de se murer dans le silence.
S. Tsirkas se lance alors dans de nombreuses traductions.
1968
Traductions d'Esope (Fables), d'A. de Saint-Exupéry (Le Petit prince), de P.-J. Jouve (Dans les années
profondes), de Malcolm Lowry (The Forest Path to the Spring).
1969
Suite au Printemps de Prague, le Parti communiste grec (KKE) se scinde : le parti communiste traditionnel
sous l'égide de l'U.R.S.S. existe toujours mais se crée également un parti communiste "de l'intérieur",
autonome, que rejoint S. Tsirkas.
Il traduit C. Pavese, les frères Grimm, Stendhal.
Il songe à une nouvelle trilogie romanesque.
Publie dans l'Encyclopaedia Universalis les articles sur les poètes
grecs André Calvos et Constantin Cavafy.
1970
Traduit L'Eloge de la folie d'Erasme.
Levée de la censure préventive en Grèce. Le régime dictatorial étant
toujours en place, les écrivains d’opposition ne veulent toutefois pas
se risquer à publier individuellement et savent en revanche que
collectivement ils ne risquent rien.
(Juillet) parution d’un volume collectif des écrivains d'opposition
intitulé Dix-huit textes (éd. Kedros) réunissant leurs écrits. Dans ce
volume, Tsirkas publie un récit, Les Temps ont changé.
1971
(Février) Parution d’un nouveau volume, Nouveaux textes, regroupant
des écrivains d’opposition auquel Tsirkas collabore également.
Réédition de l'essai Cavafy et son époque.
Publication de l'essai Cavafy le politique, un recueil d'études (éd. Kédros).
Mort de Georges Séféris qui touche profondément S. Tsirkas.
(Automne) Parution d’un troisième volume des écrivains d'opposition,
Nouveaux textes II, dans lequel Tsirkas publie un essai, Sur un poème de
Cavafy.
Cités à la dérive est traduit en français.
1972
Traduit Un printemps d'Italie d'Emmanuel Roblès.
Cités à la dérive reçoit le prix du meilleur livre étranger de l'année 1971 en France.
1973
Parution en France d'un volume intitulé Voix grecques : il s’agit d’une anthologie des trois volumes des
écrivains d’opposition. On y trouve traduit Les Temps ont changé.
Publication du Journal de la trilogie "Cités à la dérive".
1974
Fin de la dictature des Colonels.
1976
Publication du roman Printemps perdu, premier volet d'une nouvelle
trilogie intitulée Années bissextiles.
1977
Témoigne de son soutien à la Charte 77 signée par les intellectuels
Tchécoslovaques.
Nouvelle publication, distincte cette fois, de Nourredine Bomba (éd. Kédros).
1978
Publication d'un volume anthologique des Nouvelles de Tsirkas (éd. Kédros).
Traduction d'Un été près de la mer d'Anne Philipe.
1980
(27 janvier) Meurt à Athènes à l'âge de 68 ans.
1981
Publication d'une anthologie de Poèmes (éd. Kédros).
1982
Publication française de Printemps perdu.